lundi 21 janvier 2013

On dirait le sud

Imaginez. Vous voyagez depuis 4 mois. Vous avez vu la mer plusieurs fois, certes, mais vous ne vous êtes pas vraiment baigné car vous attendiez d’y être pour en profiter. Vous avez même tellement hâte d’en profiter que vous faites tout (y compris payer presque deux fois plus cher) pour vous y rendre au plus vite. En même temps, ce n’est pas de votre faute, tout le monde en vante les mérites et prétend que c’est un peu comme le paradis. Mais quand vous arrivez, la supercherie se dévoile et l’impression d’entrer en enfer vous envahi. Vous êtes déçus ? Bref, vous avez été dans les îles en Thaïlande.

A peine débarqués de Mandalay, ce 10 Janvier, nous nous rendons en quatrième vitesse dans le quartier routard de Bangkok pour attraper un bus le soir même pour le sud. Pour Koh Phi Phi précisément. 

Il faut dire qu’on a un planning plutôt chargé. Nous quittons l’Asie (profond soupir nostalgique) dans 24 jours et il nous reste le sud de la Thaïlande, la Malaisie et Singapour à visiter. Pas de temps à perdre. Notre choix pour le sud s’est arrêté sur Koh Phi Phi et Koh Lipe, deux îles réputées magnifiques et assez différentes l’une de l’autre.

Moyennant une rallonge indécente ou presque, nous montons dans un bus pour Krabi d’où nous embarquerons pour l’île paradisiaque le lendemain matin. 

Premier jour dans le sud et déjà première déception. Le bus a 15 minutes de retard et la personne chargée de notre transfert au port n’est plus là. Foiré pour le bateau du matin. Heureusement, le patron de la compagnie nous fait une « fleur » et nous permet d’embarquer gratuitement sur le bateau suivant en début d’aprem pour compenser notre retard (son absence en fait). 

Pensant être débarrassés de tout tracas (le soleil brille, la mer est belle), nous arrivons sur l’île après deux heures de navigation. Effarés par l’absence quasi totale de locaux (hormis ceux qui travaillent dans les restos) et la présence de centaines d’occidentaux entassés dans d’authentiques pubs irlandais, nous prenons nos quartiers dans le seul village qui est situé sur l’unique et minuscule langue de terre reliant les deux parties de l’île. On se croirait dans une station balnéaire méditerranéenne en plein été. Nous rêvions d’un petit bungalow tranquille au bord de l’eau, c’est raté car c’est trop cher.

Petite visite de ce paradis et déjà nous pensons à partir. La décision est prise lorsque nous nous asseyons au restaurant et découvrons des tarifs deux fois plus élevés que dans le nord. Nous passerons la journée du lendemain, ferons ce qu’il y a à faire (ça ne prendra pas longtemps) et voguerons vers Koh Lipe, dont nous espérons plus.

La journée du lendemain nous offre quand même un petit moment de plaisir lorsque nous marchons dans les terres en quête d’une plage tranquille. Nous profitons d’un panorama grandiose et du calme de la jungle. La plage tant recherchée en revanche nous déçoit. Elle n’est pas très calme et surtout vraiment sale, jonchée de détritus en tous genres…

Une nouvelle fois déçus, nous nous résolvons à emprunter un bateau pour nous rendre sur « La plage », celle la même que Léonardo découvre dans le film du même nom. Après quelques arrêts dans des endroits bondés, sans grand intérêt et pas propres, nous touchons au but. Mouais, bof. Assez propre, mais la foule, absente dans le film, et les 50Baht d’entrée au site nous refroidissent. Cette île n’est pas pour nous.

Chargés d’espoir, nous la quittons sans regret et avec un jour d’avance pour nous rendre sur Koh Lipe, tout au sud du pays et réputé plus calme et respirable. Il y a du mieux bien que la nourriture et l’hébergement soient, là aussi, scandaleusement chers. 

Au moins, les plages sont belles et malgré le nombre insensé de suédois, nous nous sentons mieux. Rémi décide donc de passer son « Open Water », qui correspond au niveau 1 de plongé, dont il rêvait depuis longtemps. 8h de cours théoriques, 1 journée d’apprentissage pratique, 4 plongées et 4 jours plus tard, c’est chose faite.

Anne, de son côté, ne fait pas grand chose en attendant angoissée le retour de son marin. Elle se fait même royalement… Passons. 

Diplôme en poche et peau bien bronzée, nous quittons Koh Lipe et les îles de Thaïlande sans aucun regret. Direction la Malaisie qui, nous l’espérons, nous emballera plus.

Il se peut que l’on ait changé et que le farniente ne soit plus pour nous mais vous l’aurez compris, continuez de venir vous entasser ici et laissez nous les vrais paradis terrestres.

Bref, on a perdu une semaine de notre voyage… surtout Anne ;).

3 commentaires:

  1. C'est pas grave, un petit peu de déception aide à apprécier le reste... Et puis c'est vrai qu'il y a tellement à voir derrière les plages bondées... C'est là qu'il faut chercher!
    Et bravo pour le marin, qui maîtrise donc autant le volant que les fonds aquatiques...
    Bruno

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  2. A Tours il fait -2°, il neige et je vous envie.Alors...
    Koh Phi Phi - Koh Lipe !!!
    Si je comprends bien votre message , vous n'étiez pas les seuls à en rêver. Enfin soyez positifs : un panorama grandiose, le calme de la jungle, le soleil, la mer. Je crois quand même comprendre que vous n'y avez pas trouvé votre compte.
    Et puis, Rémi, c'est quoi cet abandon pour un " open water"? Niveau 1 seulement?
    Bon courage et bon vent pour la suite.
    bisous

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  3. Je savais que vous aviez du talent pour l'écriture, mais là, c'est carrément bluffant, Bravissimo !
    D'ici quelques mois vous aleez pouvoir passer votre brevet ...d'écrivains !

    Encore, encore !

    Emma

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