Imaginez. Vous voyagez depuis 4 mois. Vous
avez vu la mer plusieurs fois, certes, mais vous ne vous êtes pas vraiment
baigné car vous attendiez d’y être pour en profiter. Vous avez même tellement
hâte d’en profiter que vous faites tout (y compris payer presque deux fois plus
cher) pour vous y rendre au plus vite. En même temps, ce n’est pas de votre
faute, tout le monde en vante les mérites et prétend que c’est un peu comme le
paradis. Mais quand vous arrivez, la supercherie se dévoile et l’impression
d’entrer en enfer vous envahi. Vous êtes déçus ? Bref, vous avez été dans
les îles en Thaïlande.
A peine débarqués de Mandalay, ce 10 Janvier,
nous nous rendons en quatrième vitesse dans le quartier routard de Bangkok pour
attraper un bus le soir même pour le sud. Pour Koh Phi Phi précisément.
Il faut dire qu’on a un planning plutôt
chargé. Nous quittons l’Asie (profond soupir nostalgique) dans 24 jours et il
nous reste le sud de la Thaïlande, la Malaisie et Singapour à visiter. Pas de
temps à perdre. Notre choix pour le sud s’est arrêté sur Koh Phi Phi et Koh
Lipe, deux îles réputées magnifiques et assez différentes l’une de l’autre.
Moyennant une rallonge indécente ou presque,
nous montons dans un bus pour Krabi d’où nous embarquerons pour l’île
paradisiaque le lendemain matin.
Premier jour dans le sud et déjà première
déception. Le bus a 15 minutes de retard et la personne chargée de notre
transfert au port n’est plus là. Foiré pour le bateau du matin. Heureusement,
le patron de la compagnie nous fait une « fleur » et nous permet
d’embarquer gratuitement sur le bateau suivant en début d’aprem pour compenser
notre retard (son absence en fait).
Pensant être débarrassés de tout tracas (le
soleil brille, la mer est belle), nous arrivons sur l’île après deux heures de
navigation. Effarés par l’absence quasi totale de locaux (hormis ceux qui
travaillent dans les restos) et la présence de centaines d’occidentaux entassés
dans d’authentiques pubs irlandais, nous prenons nos quartiers dans le seul
village qui est situé sur l’unique et minuscule langue de terre reliant les
deux parties de l’île. On se croirait dans une station balnéaire méditerranéenne en plein été. Nous rêvions d’un petit bungalow tranquille au bord de
l’eau, c’est raté car c’est trop cher.
Petite visite de ce paradis et déjà nous
pensons à partir. La décision est prise lorsque nous nous asseyons au
restaurant et découvrons des tarifs deux fois plus élevés que dans le nord.
Nous passerons la journée du lendemain, ferons ce qu’il y a à faire (ça ne
prendra pas longtemps) et voguerons vers Koh Lipe, dont nous espérons plus.
La journée du lendemain nous offre quand même
un petit moment de plaisir lorsque nous marchons dans les terres en quête d’une
plage tranquille. Nous profitons d’un panorama grandiose et du calme de la
jungle. La plage tant recherchée en revanche nous déçoit. Elle n’est pas très
calme et surtout vraiment sale, jonchée de détritus en tous genres…
Une nouvelle fois déçus, nous nous résolvons à
emprunter un bateau pour nous rendre sur « La plage », celle la même
que Léonardo découvre dans le film du même nom. Après quelques arrêts dans des
endroits bondés, sans grand intérêt et pas propres, nous touchons au but.
Mouais, bof. Assez propre, mais la foule, absente dans le film, et les 50Baht
d’entrée au site nous refroidissent. Cette île n’est pas pour nous.
Chargés d’espoir, nous la quittons sans regret
et avec un jour d’avance pour nous rendre sur Koh Lipe, tout au sud du pays et
réputé plus calme et respirable. Il y a du mieux bien que la nourriture et
l’hébergement soient, là aussi, scandaleusement chers.
Au moins, les plages sont belles et malgré le
nombre insensé de suédois, nous nous sentons mieux. Rémi décide donc de passer
son « Open Water », qui correspond au niveau 1 de plongé, dont il
rêvait depuis longtemps. 8h de cours théoriques, 1 journée d’apprentissage
pratique, 4 plongées et 4 jours plus tard, c’est chose faite.
Anne, de son côté, ne fait pas grand chose en
attendant angoissée le retour de son marin. Elle se fait même royalement… Passons.
Diplôme en poche et peau bien bronzée, nous
quittons Koh Lipe et les îles de Thaïlande sans aucun regret. Direction la
Malaisie qui, nous l’espérons, nous emballera plus.
Il se peut que l’on ait changé et que le
farniente ne soit plus pour nous mais vous l’aurez compris, continuez de venir
vous entasser ici et laissez nous les vrais paradis terrestres.
Bref, on a perdu une semaine de notre voyage…
surtout Anne ;).
C'est pas grave, un petit peu de déception aide à apprécier le reste... Et puis c'est vrai qu'il y a tellement à voir derrière les plages bondées... C'est là qu'il faut chercher!
RépondreSupprimerEt bravo pour le marin, qui maîtrise donc autant le volant que les fonds aquatiques...
Bruno
A Tours il fait -2°, il neige et je vous envie.Alors...
RépondreSupprimerKoh Phi Phi - Koh Lipe !!!
Si je comprends bien votre message , vous n'étiez pas les seuls à en rêver. Enfin soyez positifs : un panorama grandiose, le calme de la jungle, le soleil, la mer. Je crois quand même comprendre que vous n'y avez pas trouvé votre compte.
Et puis, Rémi, c'est quoi cet abandon pour un " open water"? Niveau 1 seulement?
Bon courage et bon vent pour la suite.
bisous
Je savais que vous aviez du talent pour l'écriture, mais là, c'est carrément bluffant, Bravissimo !
RépondreSupprimerD'ici quelques mois vous aleez pouvoir passer votre brevet ...d'écrivains !
Encore, encore !
Emma