Départ de La Paz. 3 petites heures de
collectivo, une rivière traversée en barque et nous voici à Copacabana. Pas au
Mexique, ni au Brésil. Mais bien sur les rives du lac Titicaca, la plus haut
lac navigable (et navigué) du monde : 3850m.
C’est une étape incontournable de notre
périple andin. C’est de l’une de ses îles que serait, selon les incas, sorti le
Soleil (mais on sait depuis fin décembre dernier qu’on ne peut pas trop faire
confiance aux civilisations précolombiennes).
Pour nous mettre en jambe et pour respecter la
tradition, nous commençons par une petite marche qui nous mène au Bain de
L’Inca, où les voyageurs venaient prendre… un bain, avant de rejoindre le lac
sacré. Dans le petit musée peu visité (une dizaine de visiteurs depuis début
mars, selon le registre), nous rencontrons notre première momie. Ca fait
bizarre, surtout dans un endroit aussi poussiéreux et sombre.
Une autre marche jusqu’à l’observatoire d’où
ils regardaient le ciel et d’où nous admirons la vue sur le lac et nous sommes
prêts.
Le 23 Avril, nous embarquons sur un petit
bateau à moteur jusqu’à « L’Isla del Sol », l’île du Soleil, pour les
non hispanophones. Nous choisissons de dormir au nord car c’est la partie la
moins touristique, la plus belle et la moins chère. La vue de l’hôtel à 3 euros
est imprenable sur la petite baie du village et sur le lac.
Avant de nous mettre en route, le lendemain,
nous dégustons un repas typique du lac : du riz (comme partout), des
patates (idem) et de la truite du lac : délicieuse.
Le matin du 24, nous quittons donc le village
pour une marche de quelques heures jusqu’au sud de l’île d’où nous prendrons le
bateau pour retourner à Copacabana (toujours pas au Mexique).
En chemin, le long de la route séculaire de
l’inca, nous passons le rocher d’où serait sorti le soleil mais surtout notre
première petite cité. Un avant goût de Machu-Picchu. Elle domine des eaux
turquoises et le fait que l’on soit totalement seuls, si l’on excepte les
quelques villageois affairés aux champs voisins, rend le lieux magique, presque
mystique. Vivement Cusco !
En fin de journée, nous sommes de retour à
Copacabana d’où, le lendemain, nous partons pour l’autre rive, le Pérou.
Si Copacabana était chouette, Puno, son alter
égo péruvienne est totalement sans intérêt. Et c’est presque honteux que nous
montons sur un bateau pour un tour organisé sur les villages flottants du lac.
La visite au zoo humain est pathétique et plutôt révoltante mais elle a le
mérite de passer le temps en attendant le bus qui, le soir, nous emmène à Arequipa.
Petit break dans notre découverte de la civilisation inca.
C’est la deuxième ville du pays et, s’il n’y a
pas de traces des incas ici, son centre-ville colonial n’en est pas moins
magnifique. Nous sommes le 26 Avril et nous errons dans la ville. En début
d’après midi, nous visitons le monastère Santa Catalina. Une ville dans la
ville. Coupé du monde mais avec ses propres rues, des dizaines de chambres pour
les sœurs, des places, un potager, des cuisines et bien sur des églises.
L’édifice est extra et sa visite nous prend l’après midi entière.
Le soir, sur la terrasse de l’hôtel, avec vue
sur les volcans qui entourent la ville, nous jouons aux cartes autour de notre
premier Inca Cola. C’est une boisson gazeuse très sucrée, jaune, au gout de
bubble gum et qui a la particularité d’être plus populaire ici que le
Coca-Cola. Pour faire face, Coca a tout simplement… racheté la marque.
Le lendemain matin, nous prenons un collectivo
pour nous rendre dans le canyon de Colca, le deuxième plus profond du monde
(devant le Grand Canyon américain mais derrière un autre canyon de la région).
C’est pour cela que nous sommes à Arequipa. Marcher dans ce canyon. 6h de bus
pour rejoindre le village qui le surplombe. De là, le matin suivant à
l’aube, nous nous mettons en marche vers l’oasis qui se trouve 1200m plus bas,
au fond du canyon.
La descente à flanc de falaise est magnifique.
Nous ne croisons que quelques villageois du canyon qui vaquent à leurs
occupations et nous indiquent le chemin. Nous traversons de petits villages qui
surplombent la rivière et nous arrêtons dans l’un d’eux pour goûter les fruits
locaux : différents fruits de cactus, granadillas entre autres. Après 6h
de marche (au lieu des 8 annoncées), nous atteignons l’oasis sous un soleil de
plomb. Nous passons l’après midi dans la piscine d’un petit hôtel et dormons
dans un bungalow. Un repos bien mérité !
A l’aube, nous quittons ce petit coin de
paradis pour 3h d’une terrible ascension (surtout pour Anne). 1200m de dénivelé
à remonter d’une traite avec l’obligation d’arriver au village avant 10h pour
attraper le bus retour vers Arequipa, puis celui du soir vers Cusco. En chemin,
Rémi ne résiste pas à l’envie de cueillir des fruits sur les cactus que nous
voyons. Mais qui s’y frotte s’y pique et c’est les mains pleines de minuscules
aiguilles qu’il termine la marche. Mission accomplie.
Le retour vers la ville est plutôt cocasse. Il
fait chaud et nous sommes dans un bus de 40 places à plus de 100 (sans compter
les 8 moutons vivants qui sont dans la soute avec nos sacs).
De justesse, nous arrivons à temps à la gare
d’Arequipa et attrapons le bus de nuit direction Cusco, le point de départ de
la vallée sacrée au bout de laquelle se trouve l’une des Merveilles du
Monde : Le Machu Picchu.
La ville de Cusco est jolie mais tellement
chère et touristique ! Heureusement, nous nous retrouvons dans un hôtel
pour argentins (ce qui veut dire : sale mais sympa et pas cher, en gros). Nous
assistons à la manif du 1er Mai locale où défilé en costume
traditionnel se marie aux drapeaux aux couleurs des syndicats. La visite de la
ville ne nous prend néanmoins pas plus de 2 jours et, suivant les conseils de
Faustine et Flo, nous partons à la découverte de la vallée sacrée par nos
propres moyens.
Pas de train à 100$ allée retour jusqu’au
Machu Pichu mais un petit collectivo à 3€ jusqu’à Mauras, d’où nous marchons
jusqu’à notre premier site inca de la vallée : les cercles de Moray (c’est
un superbe ensemble de terrasses représentant chacune un microclimat et servant
de laboratoire agricole aux incas de la région).
De là, 2h de marche jusqu’à des salinas en
terrasse. Les couleurs sont magnifiques et, même après le Salar D’Uyuni, ce
site vaut le détour, c’est dire !
Nous les traversons et descendons jusqu’au
village suivant d’où nous attrapons (littéralement) un minivan qui nous emmène
jusqu’au superbe village de Ollantaytambo. Il est dominé par une immense
citadelle qui protégeait l’accès à la vallée.
Nous y passons la nuit et, le 3 Mai, au petit
matin, avec les écoliers et les travailleurs, nous prenons un collectivo. Pour
faire pas cher et sympa jusqu’au Machu, il existe un moyen : marcher sur
les rails du train emmenant les touristes. Nous descendons donc au km82 et nous
lançons pour 6h30 d’une marche magnifique le long de la voie ferrée. Les rails
longent la rivière surplombée ça et là par des ruines. La vue est magnifique et
les 28km, seuls sur la route, à guetter le passage des trains (qui finissent
pas nous saluer très chaleureusement, par sirènes et par des grands signes
d’encouragement des membres d’équipage), passent relativement vite.
Dans l’après-midi, après avoir traversé des
ponts et des tunnels (assez dangereux d’ailleurs) et vu passer une bonne
quinzaine de trains qui nous obligent à nous blottir contre la falaise, nous
arrivons enfin à Aguas Calientes, la ville spécialement édifiée pour les
touristes se rendant au Machu Pichu. Nous achetons nos tickets pour le
lendemain (40 euros chacun quand même), mangeons et allons nous coucher.
Nous sommes le 4 Mai, 4h30 du matin. La nuit a
été courte et nous avons encore mal aux jambes de la veille. Néanmoins, nous
nous levons sans rechigner. C’est la dernière ligne droite. Le site n’ouvre
qu’à 6h mais nous avons une bonne heure d’ascension jusqu’à l’entrée et nous
voulons éviter la foule. Les centaines de marches jusqu’au sommet, de taille
variable, finissent de nous achever. A 6h, nous y sommes. Mais pas seuls :
nous sommes une petite cinquantaine à nous presser devant les grilles et les
cars de touristes moins courageux commencent à arriver.
Nous pénétrons néanmoins à temps pour admirer
le site encore vide et calme. La récompense est là : quelques photos d’un
Machu Pichu de carte postale, sous le soleil du matin.
Quelques heures plus tard, ravis et fiers de
nous, nous quittons le site et repartons pour 12km de marche vers une centrale
électrique d’où nous attrapons une série de collectivos qui nous ramènent, à la
nuit, à Cusco.
Bilan financier : 2 jours magiques moins
de 60 euros par personne entrée comprise quand, pour seulement pour venir plus
l’entrée au site, la plupart des touristes payent 150 euros. Une réussite
économique et culturelle.
Finis les incas. Place à la montagne et à la
jungle. Mais cela est une autre histoire…
Émotions ++++ à vous lire, à admirer les photos...
RépondreSupprimerJe vous envie, même si je sais que le chemin pour découvrir de telles beautés est éprouvant !
Bravo et merci encore de nous faire partager en différé un "quotidien" inoubliable !
Mille bisous
C'est magnifique! Encore et encore merci. Et bravo d'avoir su éviter les chemins encombrés pour les sentiers plus sinueux. J'ai hâte de voir toutes les photos et de vous entendre les commenter!!
RépondreSupprimerBruno
Là, vous avez ajouté à votre statut de voyageurs curieux d'authenticité celui de grands sportifs! j'ai mal aux pieds, aux mollets pour vous. Bravo et merci encore pour ces récits et photos! soyez très prudents! je vous embrasse
RépondreSupprimermarido
Certes, vous pouvez avoir mal aux jambes ! Mais vous rendez un fier service à ceux qui, comme nous, seraient bien incapables de vous suivre, mais qui n'en apprécient pas moins vos superbes images et vos commentaires.
RépondreSupprimerPrenez soin de vous, et continuez à nous faire partager vos découvertes.(Continuez aussi à vous émerveiller vous-mêmes !)
A bientôt...J. & M. de Loudoueineix...