Après notre déception Thaïlandaise, nous
n’attendions pas grand chose de la Malaisie. On pensait même se retrouver dans
une autre Thaïlande, plus occidentalisée et plus riche. Plus riche, oui. Plus
propre aussi. Mais surtout moins touristique et peuplée de gens souriants et
chaleureux. Nous avons 18 jours pour rejoindre Singapour d’où nous quitterons
l’Asie, presque 5 mois après notre arrivée. Il pleut. La première fois depuis 2
mois. Nous sommes le 18 janvier.
Quelle surprise de retrouver Nathalie, rencontrée
en Chine 4 mois plus tôt, dans le mini van qui nous fait traverser la frontière
malaise. Ayant plus ou moins le même temps pour visiter le pays et le même parcours,
nous décidons de passer les 10 premiers jours ensemble.
Nous n’allons visiter que l’ouest et le centre
du pays, faute de temps. Mais aussi parce que l’est est en pleine mousson et
que les plus belles îles sont fermées à cause de celle-ci.
Notre première étape est Georgetown, sur l’île
de Penang, dans le nord. Cette jolie ville représente parfaitement le pays. Un
pluriculturalisme fantastique avec la présence de malais, indiens, birmans,
arméniens et chinois (évidemment). Mais aussi les descendants des anciens
occupants portugais, hollandais et enfin britanniques. Tout ça se ressent dans
la superbe architecture coloniale et dans la nourriture s’inspirant de toutes
ces cuisines en les mariant les unes aux autres. Deux jours de visites de la
ville et de ces quartiers et nous sommes sous le charme. Non seulement la vie
ici ne coûte pas aussi cher qu’escompté mais en plus les locaux sont adorables.
Nous sommes ravis.
A la base nous ne sommes pas venus pour les
villes mais plus pour les fabuleux paysages du centre du pays. Deuxième
destination en ce 20 janvier, les Cameron Highlands, région montagneuse,
potager du pays, gros producteur de thé (boisson nationale, l’alcool étant
interdit aux musulmans) et surtout… la plus vieille forêt primaire du monde
(220 millions d’années… on est tout petits).
C’est magnifique, Nath et nous décidons de
gravir deux des montagnes de la région seuls le premier jour. Le deuxième, nous
bookons une balade dans la forêt avec un guide. Il nous explique comment y
survivre, quoi manger, quoi boire (au cas où), nous montre les plantes et les
fleurs (carnivores ou non). Mais surtout, il ouvre le chemin sans quoi nous
nous perdrions très certainement tant la végétation est dense et le brouillard
épais et mystérieux dans la forêt.
Deux jours en altitude et nouveau départ.
C’est ça le voyage ! Le trajet entre les Cameron Highlands et le Taman
Negara dure 3h de bus suivi de 3,5h de bateau en ce 23 Janvier (joyeux
anniversaire maman !). Nous sommes là pour treker. Le camp de base
atteint, nous nous reposons avant de partir le lendemain matin pour 3 jours
dans cette forêt primaire (seulement 130 millions d’années). L’aventure
s’annonce excitante (voire un peu terrifiante pour Anne). Pas de cuisinier, pas
d’hôtels rien que nous face à la nature.
Une nuit dans une grotte avec des chauves
souris et un porc épic, une perchés dans un observatoire à 10m du sol, des
singes, un varan, des traces de panthères, des crottes d’éléphants, un
scorpion, des toucans, un scolopendre rouge vif de 50cm et des dizaines de
sangsues partout. Voilà notre bilan faunique.
Pour survivre à tout ça et rentrer entiers,
nous avons dû traverser une dizaine de cours d’eau (sans ponts), marcher dans
l’humidité de la jungle avec de la boue jusqu’aux chevilles, parfois sous une
pluie tropicale, escalader les arbres centenaires tombés sur le chemin, ramassé
des champignons pour compléter nos maigres repas, nous laver et faire la
vaisselle dans les rivières…
Pas de jolies photos car notre appareil n’a
pas survécu à ce périple… En résumé, on en a vraiment chié, mais c’était
génial !
Retour au 21ème siècle. Quoi de mieux pour ça
que de se rendre à Kuala Lumpur. Capitale futuriste (Tours Petronas…) à taille
humaine (2 millions d’habitants seulement) mariant à merveille les cultures
(églises, temples, mosquées se côtoyant), l’ancien au moderne (quartiers
coloniaux au milieu de vertigineux buildings) et le culturel à nos besoins de
shoppings (appareil photo cassé oblige…).
Nous arrivons juste à temps pour le grand
festival hindou qui s’y déroule chaque année. Des dizaines de milliers de
personnes se pressent pour gravir les quelques centaines de marches des Batu
Caves, dans le nord de la ville, et ainsi expier leurs pêchés. Ca vaut vraiment
le détour ! On voit des hommes transportant des sortes de chars sur leur
dos, d’autres tenus en chaines par un proche, des crochets plantés dans le dos
lacérant leur peau, des gens au bord de l’évanouissement causés tant par la
transe que la chaleur étouffante… Difficile à décrire. Nous nous sentons
chanceux d’y avoir assisté. Sacré expérience.
Deux jours passés à arpenter KL et, enfin, une
ville dans laquelle on se sentirait vivre. On dirait l’Europe, mais ce n’est
pas l’Europe.
Le 29 Janvier, direction Malacca, dernière
étape avant Singapour. La ville est sympa mais il y manque l’authenticité de
Georgetown. C’est un ancien port colonial également mais tout est trop propre
et il est difficile de ne pas remarquer tous les bus de chinois qui arrivent
pour la journée. Deux jours à visiter cette ville qui vaut le coup malgré tout,
notamment son cimetière hollandais vieux de presque 200 ans et son
quartier…chinois.
Le 31, nous gagnons Singapour. Dernière étape
asiatique. 1 journée seulement pour visiter avant le grand départ… La
transition vers la suite du voyage est parfaite. La ville nous plait beaucoup.
Ca ressemble à Kuala Lumpur, mais en plus grand. Un dernier cocktail au
Raffles, le Singapour Sling (une invention maison) et il est temps de décoller.
Nous laissons derrière nous de superbes
rencontres, dont certaines se ne resteront pas sans suites, espérons le. Nous
abandonnons une partie de nous aussi. Mais nous avons tellement pris et appris
pendant ces presque 5 mois et 9 pays…
L’Asie, c’est fini. Pour cette fois.
Belle ballade!
RépondreSupprimerDe la forêt profonde, si verte encore, aux immeubles rutilants, si "argentés", 220 millions d'années vous ont regardé passer. Du bilan faunique au bilan phonique, lequel rend le plus optimiste pour l'avenir? Ni l'un ni l'autre peut-être... hélas! Mais je ne veux pas vous empêcher de continuer à sillonner le monde encore bien beau. Merci pour ces belles images!
Bruno
Avez-vous oublié votre GoPro au fond d'un sac ? Allez Rémi,pense à recharger la batterie pendant que Anne nettoie le nouvel appareil photo !!! LOL
RépondreSupprimerQuelques vidéos complèteraient vos talents d'écrivain et de photographe. Alors, alors, un petit effort pour nous ravir totalement... Mais dans l'instant, je ne peux que vous remercier encore, c'est toujours un immense plaisir d'ouvrir votre blog.
Bisoussss
Je crois avoir rêvé autrefois d'un voyage comme le vôtre.
RépondreSupprimerDes découvertes de civilisations différentes, des parcours dans des lieux inhabituels, insolites, quelquefois dangereux, des rencontres surprenantes .
Pourquoi cette envie d'ailleurs?
Je n'exprime pas de regrets mais plutôt une certaine jalousie. Je vous admire beaucoup et surtout je vous souhaite une bonne réussite pour la suite de votre parcours.
Prenez soins de vous .
Un grande merci.