jeudi 10 janvier 2013

Un Noël à trois au pays des rois



Le 12 Décembre, c’est le grand jour. Nous quittons Vientiane après 27 jours fantastiques passés au Laos. Le soir, nous avons rendez vous dans un palace à Bangkok avec Marie, la mère de Anne, qui vient nous rejoindre pour ces 15 jours dans le nord de la Thaïlande.

Notre avion décolle tôt le matin, le sien arrive tard le soir. Ca nous laisse suffisamment de temps pour profiter de la piscine à l’eau salée, de la salle de sport et de notre suite de 120m2 avec vue sur la ville. Je vous laisse imaginer l’air un peu ahuri des hôtesses d’accueil en voyant deux énergumènes pas très propres et avec sacs à dos débarquer dans leur hôtel !
Nous sommes en Thaïlande. Ce pays que nous redoutions tant et sur lequel nous n’avions pas entendu que du bien, car très occidentalisé, touristique et très axé business. On va voir par nous même, c’est le meilleur moyen d’être fixé.
Le programme est le suivant. 3 jours à Bangkok puis bus de nuit (les trains sont malheureusement complets une semaine à l’avance, c’est dire si c’est touristique) jusqu’à Chiang Mai, d’où partent les treks dans le nord. Ensuite, nous redescendrons tranquillement vers Bangkok via Sukhotai et Ayuthaya (les anciennes capitales du royaume). Et nous prendrons notre avion pour notre prochaine destination.
Après des retrouvailles chaleureuses, heureuses et arrosées au bordeaux, fromages, foie gras et chocolat ramenés par Marie le 12 au soir, nous décidons de visiter la ville le lendemain. Nous voilà donc partis tous les 3 à travers les marchés et les ruelles des quartiers chinois et indiens de la grande métropole. Le trafic est extrêmement dense et les rues se ressemblent. Anne, en guide désormais expérimentée, nous empêche de nous perdre et nous mène de monument en monument.
Arrivés devant le Palais Royal, nous rencontrons une française. Elle semble un peu perdue et quelque peu sous le choque. Elle nous explique que son mari s’est fait agressé à Pattaya, qu’il s’est défendu et qu’il a blessé l’un de ses agresseurs. Il serait à présent en prison et aurait besoin d’argent pour en sortir. Un peu perplexes mais pour le moins choqués, nous passons notre chemin et pénétrons dans le Wat Pho. Ce temple abrite notamment un superbe Buddha couché et toute une magnifique série de Cheddîs.
Les pieds fatigués, les filles rentrent à l’hôtel après 1h de marche car aucun taxi ne veut les prendre puisque c’est l’heure de pointe et le trafic est beaucoup trop intense… De son côté, Rémi se rend vers le nord, au Ratchadamnoen Boxing Satdium, temple sacré de la boxe thaï. Les combats sont terribles et les acclamations de la foule se font de plus en plus entendre au fil des rounds et des coups. Les paris fusent de toutes parts, comme les genoux, les poings, les coudes et les pieds. C’est un moment inoubliable qui vaut la petite fortune que coûte la place. C’est tard, des étoiles plein les yeux, que Rémi rentre après d’autres émotions fortes. Celles là procurées par le conducteur de la moto taxi qui ne s’embarrasse pas des feux ni du fait que le périph soit interdit aux véhicules à deux roues.
Le lendemain matin, le 14. Nous décidons de rester tranquillement profiter de la piscine et de la salle de sport mises à disposition par l’hôtel. Cela permet à Marie de s’habituer au climat et de reposer ses pieds encore endoloris .Mais également à nous deux de profiter de ce luxe qui ne nous est pas familier.
Le 15, dernière visite de la ville avant notre départ vers le nord. Rémi a insisté pour que nous nous rendions au musée national afin de mieux comprendre l’histoire du pays et des villes que nous visiterons. Dernière balade et décollage pour un énième bus de nuit pour nous, un premier pour la maman de Anne.
Le trajet vers Chiang Mai dure 12h, dont 1h de panne sur l’autoroute. Rien de bien original en fait. Pas le temps de se poser, avant de partir nous promener, nous branchons facebook pour prendre des nouvelles de Nico et Cla (nos amis du Laos) qui ne doivent pas être loin. Bingo ! Ils sont en ville et nous proposent d’aller déjeuner et passer l’après midi avec eux et des amis, qui tiennent une Guesthouse, au bord d’un lac à quelques kilomètres. Là bas, que des locaux et toute une série de petites payottes charmantes qui proposent à manger. Cette super après midi permet à Nico et Rémi de se rendre compte à quel point il est difficile et douloureux pour les pieds de jongler avec la balle en osier qu’utilisent tous les asiatiques pour jouer au foot. Pour les filles, c’est l’occasion de se décider à aller le lendemain prendre un cours de cuisine thaïlandaise… Miam !
Nous sommes dimanche et la journée est loin d’être finie puisque ce soir là se tient le fameux marché du dimanche de Chiang Mai. Quelle imposture ! C’est un marché de babioles classique, mais envahi de touristes. Nico et Rémi ayant flairé l’embrouille décident d’aller attendre les filles en jouant au billard. Après un repas pris sur ce même marché (délicieux lui), nous sortons les cartes de tarot et s’engage une partie qui nous mènera jusqu’à 3h du matin et le début de match PSG-OL… Que nous regardons bien entendu.
Le 17 à 9h du matin, dans une forme olympique, les filles se rendent à leur cours de cuisine pour y apprendre les basiques (et plus) de la cuisine Thaï. 8 plats préparés, 4 mangés le midi entre elles et 4 conservés pour le repas du soir et impressionner les garçons. Garçons qui, eux, n’ont pas eu le même courage et ne se sont levés qu’à midi. Ce qui ne les empêche pas d’aller dans un zoo un peu particulier. On n’y trouve que des tigres et il est possible de pénétrer les cages des fauves pour faire connaissance… Expérience très sympa ! En guise de récompense, les filles s’offrent un massage fait par des aveugles, qui, paraît il, ont les autres sens plus développés. Superbe ! Le soir, re-billard et re-tarot !
Le lendemain, visite de Chiang Mai. Du classique, de belles et vieilles maisons traditionelles, des stuppas et des temples. Seule petite (grosse) curiosité, au fond du plus imposant temple de la ville, dans deux petits temples, nous tombons nez à nez avec deux moines… embaumés ! Un peu morbide… Adieux déchirants et promesse de se revoir en Malaisie ou en Australie, nous quittons Nico et Cla.
Venir à Chiang Mai sans trekker, c’est comme aller à la plage sans se baigner… impensable ! Aussi, nous décidons de booker une balade d’une journée qui sera un aperçu des merveilles de la région. Nous sommes le 19 décembre et le programme de la journée s’annonce comme suit : visite d’une ferme d’orchidée et de papillon (sans intérêt, il n’y a pas de papillons !), petit tour en éléphant dans la forêt (rigolo bien que pas confortable du tout !), balade jusqu’à une cascade dans laquelle Rémi se baigne (top !) et pour finir Rafting et Bamboo rafting (génial !).
Le sentiment du devoir (presque) accompli après cette journée condensant les activités régionales, nous partons pour quelques heures de bus vers Sukhôtai, première des 3 capitales du royaume. L’après midi de ce 20 décembre est chaude et ensoleillée (comme d’habitude, nous n’avons pas vu la pluie depuis maintenant 1 mois…). Nous en profitons pour faire un petit tour de la nouvelle ville qui ne révèle aucun intérêt. Le soir, repas dans un charmant petit resto de rue coincé sur le trottoir entre un temple et la rue principale de la ville. Du classique ! Sur le chemin, grosse frayeur pour Marie et Rémi puisque c’est tour à tour qu’ils ont faillit marcher sur le même serpent vert pomme qui avait élu domicile au milieu du chemin.
La journée du 21 est consacrée à la visite de la vieille ville à vélo. Celle-ci est beaucoup plus charmante que la nouvelle et est parsemée de temples et de stupas qui sont un avant goût de ce que l’on espère trouver à Bagan en Myanmar plus tard.
Le lendemain, planning serré oblige, nouveau bus direction Ayutthaya, deuxième capitale du pays dans la chronologie. Cette fois ci, nous passons l‘après midi à nous reposer à l’hôtel.
Le matin du 23, le plan est le même qu’à Sukhôtai. Location de vélo et exploration des différents sites qui, eux, sont disséminés dans la ville.  Les temples ressemblent à ce que nous avions vu auparavant avec tout de même une tête de Buddha complètement avalée par les racines d’un gros arbre qui nous rappelle un peu notre visite d’Angkor. Marie décide de rentrer se reposer après le repas du midi.
De notre côté, toujours vaillants, nous continuons notre tour de vélo jusqu’à ce que l’on rencontre 3 lycéens Thaïlandais .Ils nous guident jusqu’à l’embarcadère pour traverser le fleuve qui entoure la ville afin de rejoindre d’autres temples.  Quelle excellente idée ! Plus de touristes ! Nous nous retrouvons  même sous la robe d’un immense Buddha pendant la visite de l’un d’entre eux. C’est l’heure de la prière. Sacrée expérience ! Suit un autre temple. Certainement le plus majestueux du site car le plus grand. Il est occupé par des nonnes et est toujours en activité. Mais la véritable sensation forte du parcours reste le retour dans le centre ville. Anne ne voulant pas reprendre le bateau, nous y allons par la route. Après quelques kilomètres sur une grosse route, nous nous retrouvons carrément sur le périphérique en vélo. Les voitures et les motos nous frôlent. Belle montée d’adrénaline !
Pendant ce temps, Marie nous a fait encore un cadeau. Elle a réservé un nouvel hôtel de luxe pour passer Noël à Bangkok avant qu’elle ne rentre. Un problème pour le moins inattendu se présente: nous arrivons à Bangkok rapidement (Ayutthaya est dans la banlieue) mais passons plusieurs heures à tourner dans la ville car personne ne semble connaître notre hôtel. Ni les passants, ni les commerçants, ni les taxis. Mais, après quelques kilomètres inutiles et des questions sur l’existence dudit hôtel, nous y arrivons et nous précipitons pour profiter de la piscine avec vue sur la ville.
Ce séjour termine comme il a commencé, dans le luxe. Repas de noël à base de champagne français et de foie gras avant une vidéo conférence familiale très plaisante pour Rémi ! Et même si des problèmes de carte bleue viennent quelque peu troubler la dernière journée (il nous faut à tout prix du liquide puisque les distributeurs n’existent pas en Myanmar !!!), nous fêtons noël tous les trois avec une pensée pour ceux qui sont loin. Demain, nous volons donc vers Rangoon mais aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, nous pouvons le dire : merci Marie !

3 commentaires:

  1. Je termine cette lecture les larmes aux yeux... C'est moi qui dois vous remercier de m'avoir fait partager ces deux semaines de voyage... J'ai été si heureuse de vous revoir. Nous connaissions la cohabitation et celle-ci dans un pays de contrastes ne fut pas trop pesante, enfin je l'espère... Je pense ne pas avoir eu trop de mal à m'adapter à votre vie de bohème ! lol
    Nous attendons maintenant avec impatience vos impressions sur la Birmanie.
    Bon vent chers enfants !
    Tendres baisers

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  2. Enfin des nouvelles ! Le temps a paru bien long !! Mais ce beau récit fait oublier l'attente si looonnngue. Même si "la conférence familiale" dont nous étions et qui fut un tellement bon moment pour nous aussi, nous a permis de tenir un peu en revoyant vos beaux sourires... ! Alors, c'est donc "boxe et foot" pour les garçons (jusqu'à OL/PSG ! en Thaï sans doute ! Quelle horreur!) ... "Cuisine et babioles de marchés" pour les filles... Je plaisante !! Le dépit de ne pas en être sans doute !! Continuez à vous en mettre plein les mirettes et à nous faire rêver! Bises à vous 2 !! Bruno

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  3. Un grand merci pour ce courrier très attendu.
    Voilà une aventure pleine d'images, d'anecdotes, souvent pleine d'humour. Avec vous je voyage! Merci. Hélas j'ai dù rechercher les cartes car je dois reconnaître que j'ai besoins d'infos . En plus les stuppas , les cheddis ne sont pas dans mon vocabulaire . Quel plaisir de vous savoir heureux. Merci aussi car j'ai, grâce à vous, fait la connaissance de la maman de Anne qui semble-t-il ne manque pas de tonus.
    Gros gros bisous

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