Arrivés le 14 Novembre à la frontière
Cambodge-Laos, soulagés mais un peu déçus de quitter ce pays où nous avons eu
l’impression de passer à côté de tout, nous empruntons l’une de ces petites
barques à moteur juste assez larges pour assoir une personne. Direction Don
Khône, petite île isolée de tout, au sud des « 4000 îles ». Rien à y
faire si ce n’est se reposer et profiter de la nature. Pas de voitures, pas de
routes non plus d’ailleurs. Seulement de petites pistes juste assez larges pour
que deux vélos se croisent. On en rêvait. Le Laos tel qu’on nous l’avait
décrit : le temps semble s’être arrêté, la vie est long un fleuve tranquille (le Mékong).
Seul hic, nous n’arrivons qu’avec 83US$ en
poche, pas de kips et pas de distributeurs bien sûr… Le budget sera serré. A
cause de cela, seulement 3 jours à nous prélasser dans nos hamacs, à la terrasse de notre bungalow ou de
la guesthouse à discuter avec les rares backpackers rencontrés. Nous passons
une journée à vélo à arpenter l’île et le reste du temps est consacré au repos.
Nous sommes maintenant capables de passer 8 heures à discuter avec ces amis
éphémères sans nous en rendre compte. Les expériences partagées sont tellement
fortes, que nous nous sentons tout de suite très proches les uns des autres.
Le 17, les batteries rechargées et le porte
monnaie vide, nous quittons ce coin de paradis pour Paksé, deuxième ville du
pays (70000 habitants) et point de départ vers le plateau des bolovens, haut
lieu de la production de café laotienne et région totalement sauvage abritant
d’innombrables chutes d’eau.
Nous rencontrons ce belge marié à une lao qui
nous loue une moto pour 3 jours, ou moins, ou plus, pas d’importance. Il nous
conseille un trajet avec les spots incontournables. Nous le suivrons, il n’y a
qu’une route qui fait le tour du plateau de toute façon. Départ le 18 au matin
avec le strict minimum pour survivre 3 jours en pleine nature. Quelle
surprise ! La route est la meilleure que nous ayons rencontré jusque
là ! Neuve, une vraie piste de billard (private joke) bordée par la jungle
et les plantations de café. Le café justement. Nous nous arrêtons chez un
producteur diversifiant son activité en ouvrant une guesthouse (comme beaucoup)
pour améliorer son quotidien difficile. Il nous fait l’honneur de nous préparer
un café de son cru et nous montre comment le torréfier artisanalement. Un travail d’orfèvre.
Pas assez loin pour nous permettre de passer la nuit chez lui, un peu à
contrecœur, nous repartons.
Après 5h de moto et quelques haltes pour
profiter des paysages, nous arrivons à Tad Lo. « Tad » signifiant
cascade, nous nous arrêtons dans ce charmant village où ces maisons rustiques
sur pilotis côtoient quelques guesthouses tout aussi rustiques. Celle dans
laquelle nous élisons domicile est célèbre tant pour la qualité de la
nourriture (« big food for small kips » est écrit sur la devanture) que
pour la gentillesse de sa patronne. De plus, le lit pour 2 ne coûte que 1,5
euros ! Que demande le peuple ?? La journée se passe tranquillement.
Nous ne faisons rien de particulier si ce n’est admirer quelques cascades
guidés par les enfants du village voisin. Normal, nous sommes au Laos.
Le lendemain, une longue route nous attend.
100km de route puis 25km de piste jusqu’à notre prochaine destination. Mais
avant, nous assistons au bain des éléphants dans un resort voisin. C’est très
fort. Ils sont si calmes et si puissants à la fois et obéissent au doigt et à
l’œil au Mahout (leur dresseur).
8h, nous partons. La route se passe pour le
mieux bien que le soleil ne soit encore très fort. La partie piste en revanche
est bien pire que ce qu’on avait imaginé. Pas un chat, 10cm de sable, des
crevasses partout, une dénivelée impressionnante, pas d’ombre : l’Enfer.
Mais le paradis aussi car les paysages sont somptueux. Après 2h sur cette petite
portion, nous arrivons dans le seul homestay à 50km à la ronde. Là, des
français qui sont tombés sur le trajet, des espagnols qui ont crevé 3 fois, et
nous. Ils ne restent pas le soir. Nous décidons de profiter des paysages
alentours et des superbes cascades pour faire une pause, mais nous en ferons
autant. Le confort est plus que sommaire, le prix est excessivement élevé, et,
cerise sur le gâteau, pas de douche alors que nous sommes poussiéreux et
transpirants au possible. Reprise de la route pour 45km de plus sur pistes et
routes en chantier. A la tombée de la nuit, nous arrivons à Paksong, petite
ville lugubre totalement rasée par les bombardements américains et reconstruite
de bric et de broc. Nous prenons le premier hôtel avec une douche que nous trouvons.
Pas la force de manger, nous nous effondrons à 19h pour 12h de sommeil
mérité !
Nous sommes le 19 Novembre. Sur le trajet pour
Paksé (40km), nous faisons quelques haltes pour admirer des cascades (encore)
et boire du café local (encore). L’un des serveurs nous prête son téléphone
pour réserver notre bus pour Vientiane le soir même. Mais le temps est maussade
et nos postérieurs sont engourdis, les motards comprendront. La journée à Paksé
se passe, nous rencontrons des gens de tous horizons dont un quadra allemand
qui a vécu la chute du mur de Berlin de près. Et pour cause, il était à
l’époque militaire et défendait le mur cette fameuse nuit de 1989. Rencontre
aussi incroyable qu’inattendue…
Harassée par la fatigue et
endolorie par la moto, Anne s’offre un petit moment de réconfort en profitant d’un massage Lao. En profondeur,
comme on dit…
20h ce 19 novembre, nous quittons le sud du
Laos pour le nord. Nous sommes enchantés, tant des rencontres que des paysages
et de l’accueil des populations locales.
Encore une bien belle balade qui fait rêver ceux qui se contentent du TER Rhône alpin matin et soir...
RépondreSupprimerBruno
J'ai un peu de mal à vous suivre sur les cartes que je trouve sur internet. Je vais tout de même à Pakse, Don Kho, Pakzong , Tad Lo . Je voyage avec vous et je vous envie beaucoup. Comment imaginer cette magnifique région soumise aux colonisateurs?
RépondreSupprimerJe revois aussi ma géographie de lycéen: Savanaket, Louang Prabang, Vietiane avec beaucoup de problèmes d'orthographe.Les temples les boudhas, les cascades, les costumes....
Profitez-en un maximum.
Merci pour vos magnifiques photos mais aussi aux narrateurs dont le texte ne manque pas de sel.
On va essayer de vous faire une carte détaillée de notre parcours.
SupprimerOn n'a toujours pas bu la bouteille de Laolao de Papà.Il faut qu'on se retrouve un moment en Thailande:)peut être à très vite!
RépondreSupprimerBisous a vous 2.
Les amis éphémères!
www.lesvoyageursdudimanche.com