mercredi 12 décembre 2012

Lao là haut

Le bus de nuit qui nous emmène de Paksé à Vientiane est magnifique. Lits doubles, murs matelassés en cuir, WC qui sentent bon (ouioui). Seul l’état de la route nous empêchera de dormir convenablement.
10h après notre départ, le 21 novembre, nous arrivons à destination : Vientiane, capitale d’à peine 700 000 habitants! Un mois que l’on parle de la Birmanie…le pays n’est pas prévu au programme mais on est vraiment tenté…On passe donc la journée entre ambassade et internet pour visas et billets d’avion. Malheureusement l’obtention du visa ne peut se faire qu’un mois minimum avant l’entrée dans le pays, nous reviendrons donc plus tard par contre les billets sont en poche.


Le lendemain matin, nous prenons donc la route direction Vang Vieng. L’apriori est assez négatif. Mais, dès la sortie du bus, tout change. Nous avons entendu parler de Vang Vieng : haut lieu de rencontre des jeunes touristes occidentaux en mal de sensation fortes, de drogues et d’alcool… mais jamais entendu parler de la beauté des lieux. Imaginez une vaste plaine parsemée ça et là de formation karstiques (nous rappelant fortement nos aventures dans la baie d’Halong), de rivières, de villages et de grottes.
De plus, depuis deux mois et la mort d’un énième australien, le gouvernement a décidé de fermer les attractions principales. Les post ados déchaînés ont donc déserté et Vang Vieng ressemble plus aujourd’hui à un village fantôme. Tous ces restaurants désespérément vides retransmettant des épisodes de « Friends » à la chaîne… Tant mieux pour nous et pour Ari, cet allemand extraordinaire rencontré à l’arrivée et avec qui nous passerons la semaine suivante.
C’est donc dans un décor de rêve que nous passons 3 jours. Le temps partagé entre marches sous le soleil, ascension oh combien difficile d’une formation karstique, bain réconfortant dans un lagon aux eaux bleues claires et farniente à la terrasse de notre bungalow ou de notre « cantine ». Le serveur de cette dernière (qui semblait en avoir trop consommé) pris d’amitié pour Rémi, offrait chaque soir à ce dernier son bucket (seau d’1 litre) de whiskey, coca, red bull et citron vert. Toujours avec modération ;)

Le 25 Novembre, nous partons pour Luang Prabang, ville aussi mythique qu’atypique, ancienne capitale du royaume.  Cité coloniale tout à fait charmante sur le bord du Mékong. 7h de trajet délicat pour l’estomac de Anne à serpenter dans la montagne, sur la seule route reliant la ville au sud du pays. Plus on s’en approche, plus nous avons le sentiment de nous éloigner du reste du monde.
Désenchantement mesuré néanmoins. La ville est envahie de touristes. Qu’à cela ne tienne, nous y passons tout de même des moments très sympas. Rencontrons de nouveaux amis (Arthur et Clo, Nathalie et Alban) et passons d’excellents moments en compagnie d’Ari, toujours à arpenter la ville de long en large. Marché de nuit, temples, lacs au cœur des quartiers populaires et l’aumône des moines, tout sauf authentique, envahi de touristes irrespectueux (alors que ça a lieu à 6h du mat’ quand même !).
Nous profitons de nos rencontres (prix partagé) pour louer les services d’un tuk-tuk. Il nous emmène à 30km pour quelques heures de marche mais surtout de détente près de la plus belle cascade vue à ce jour. Une énorme chute d’eau à laquelle succède une série de petits bassins d’une eau bleu turquoise dans lesquels nous faisons avec joie trempette.

Le 28 au soir, après des adieux pleins d’émotion et une promesse de venir (re)visiter l’Allemagne avec lui, nous quittons Ari. Nous embarquons le lendemain matin avec les autres pour 7h sur un petit bateau bruyant vers Nong Khiaw, village perdu dans le nord et point de départ de superbes balades. Le sentiment d’être arrivés, encore ou enfin, au bout du monde est très présent dans nos têtes. Seules les quelques guesthouses nous rappellent que la civilisation est, même ici, bien présente. Deux jours de balades, de rigolades, de restos à écouter un vieux lao réinterpréter le « tube » (mauvais) « Aline ». Et puis paf. Anne tombe malade et reste clouée au lit deux jours, ce qui fait des émois en Europe et nous force à quitter précipitamment nos amis pour rejoindre LP par précaution.
Inutile heureusement. Mais, un mal pour un bien, puisque nous retrouvons ainsi Nico et Clarisse, rencontrés dans les 4000 îles deux semaines plus tôt et faisons la connaissance de Chloé et Laetitia, étudiantes en médecine et amatrices de tarot, pour le plus grand plaisir de Rémi.

Le 4 Décembre (déjà presque l’hiver?!), bus de nuit entre LP et Vientiane. Retour à la capitale. La magie de facebook opérant, nous nous apercevons qu’Ari est en ville pour la soirée et c’est avec une joie énorme que nous le retrouvons avec les deux taroteuses pour passer le début de soirée.
Cette fois ci, nous pouvons faire faire nos visas birmans et, après maintes hésitations, bien aidés par la piscine municipale déserte mais à ciel ouvert, nous décidons de rester jusqu’au 12 à Vientiane. Histoire de se reposer en attendant notre avion pour Bangkok.

Nouveau pays, nouveau coup de cœur, nous quittons le Laos  sans en avoir tout vu, ni tout fait (pas de grand trek, malgré l’insistance de Nico et Cla…). Mais s’il est une chose que nous y avons apprit et qui restera, c’est bien à prendre le temps.
« Les vietnamiens cultivent le riz, les thaïlandais le vendent et les laos le regardent pousser… ». Proverbe Asiatique.

1 commentaire:

  1. Beau proverbe asiatique en effet. Je me sentirais bien lao... D'autant que les paysages sont superbes!! Mais tout de même: que de touristes !

    RépondreSupprimer