Vietnam: la côte et le sud

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Nous écrivons ces quelques lignes alors que nous sommes sur le slow boat qui nous mène depuis Chau Doc, Vietnam, à Phnom Penh, Cambodge. Nous sommes le 1 Novembre, il fait 30 degrés et nous quittons le pays par le Mékong.

 

Les choses se sont passées si vite ces deux dernières semaines que nous n’avons pas eu le temps d’écrire… Il y a 15 jours, nous arrivions à Hué, frontière entre le nord et le sud du pays.

Nous nous y arrêtons 2 jours pour visiter la ville (sans grand intérêt), l’ancienne et impressionnante citadelle impériale, théâtre d’affrontements entre américains et vietnamiens et qui en porte encore les stigmates et les tombeaux des empereurs disséminés le long de la rivière, bien souvent perdus dans la jungle. Pour cela, nous louons une moto que nous garderons pour faire le trajet vers notre destination suivante, encore.

En chemin, un peu perdus, nous rencontrons une vietnamienne qui nous propose de nous guider, nous acceptons. Après les visites, des étoiles plein les yeux, nous sommes invités à venir boire le thé et déjeuner chez elle. Nous la quittons en lui laissant 10 dollars pour la remercier et pour payer les études de ses enfants.

Le lendemain, nous enfourchons notre moto direction Hoi An, ville coloniale incontournable située à 150 kilomètres au sud. Superbe mais un peu trop touristique pour nous. Le trajet se fait le long de la côte, puis par un col où, comme souvent, nous trouvons des traces de la guerre. Des bunkers américains criblés de balles dominent les deux versants, c’est superbe. Le soleil nous accompagne de bout en bout et nous ne sentons pas les coups de soleil arriver… Après 6h de moto, nous arrivons à Hoi An. Notre premier contact avec la ville se fait par une petite plage où nous restons quelques minutes pour nous rafraichir et nous reposer à l’ombre. Après quoi, nous gagnons la ville et l’hôtel auquel nous devons rendre notre véhicule. Ils ne sont au courant de rien et nos bagages, contenant notamment le passeport de Rémi, ne sont pas là. L’inquiétude nous gagne. Deux heures de stress et d’attente plus tard, un coup de téléphone nous annonce que nos bagages sont arrivés à la station de bus. Soulagement. Exténués, nous partons nous coucher après un bref repas dans un petit resto local.

Les deux jours suivants seront consacrés à la visite de la ville, son marché, ses canaux sur lesquels nous faisons une petite croisière en bateau et ses maisons coloniales défraichies de toutes les couleurs. Un petit La Havane avec le recul. En moins charmant quand même.

Nous repartons le soir pour 15h de bus en direction de Mui Né, 700km plus au sud. Nous rencontrons deux belges, Alexander et Adrian avec qui nous passons des moments mémorables et que nous retrouverons plus tard. Le soleil nous suit partout et il fait très chaud à notre arrivée. L’hôtel, sur la plage possède une piscine. Que demander de plus ? La ville en elle même n’a rien d’intéressant. Elle est réputée pour être un spot de Kite surf mondialement réputé, nous nous demandons encore pourquoi… Elle offre néanmoins deux particularités: elle est à proximité de dunes magnifiques où nous admirons le coucher du soleil et elle possède une rivière que l’on remonte à pied, sans aucun cailloux et avec seulement 10 centimètres de fond, excepté peut être ces sables mouvants invisibles dans lesquels Anne a failli perdre la vie après s’être enfoncée d’un mètre en l’espace d’un instant.

Après deux nuits au lieu de quatre, nous quittons cet endroit sans âme pour Saigon, ou Ho Chi Min, capitale économique du pays, plus grande ville également. Le monde est petit. A peine arrivés, nous croisons le couple de suisses, Véro et Roberto tourdumondistes rencontrés sur la jonque à la baie d’Halong ! Nous ne les quitterons plus jusqu’à aujourd’hui, une semaine plus tard. La ville d’HCMC est résolument plus moderne qu’Hanoi. Les buildings poussent partout. Deux jours pour la visiter : la cathédrale en briques venues de Toulouse, le musée de la guerre (l’un des instants culturels les plus forts de notre périple vietnamien), Cholon (le quartier Chinois) sans trace de la mystérieuse correspondante… Les deux jours suivants, nous cherchons désespérément un moyen d’aller visiter le delta du Mékong sans passer par un tour officiel où tout est millimétré. Nous profitons de notre indécision pour aller visiter les tunnels de la région qui ont permis aux viets de résister à l’armée américaine. Après de longs débats et une intense hésitation, nous choisissons la facilité et bookons un tour pour le lendemain. 3 jours, 2 nuits dans le delta. Le tour comprend une nuit, qui s’avère mémorable en homestay, dans une famille vietnamienne à jouer des heures avec les enfants du village et à manger comme des rois en buvant des bières locales. Une grande partie du tour n’a pas grand intérêt, seuls les balades en bateau sur le Mekong sont intéressantes. On y admire la vie sur le fleuve : marché flottant, ferme aux poissons, la vie locale tout simplement…

Nous y voilà. Fait du hasard ou pas, dans ce petit bateau (8 personnes à bord, dont nous) qui nous mène vers la frontière, nous avons retrouvé Claire et Chris, ceux là même avec qui nous étions arrivés depuis la Chine !

Nous quittons donc ce pays formidable riches de souvenirs de paysages aussi divers que fantastiques, de rencontres aussi. Roberto et Véro, Xavier, leur ami et voisin suisse qui doit acheter pour nous des affiches de propagande lors de son passage à Hoi An, Tobias, ingénieur allemand plein de bons conseils, Seb que nous retrouverons au Cambodge nous l’espérons, Alex et Adrian, qui ont dû rentrer à Bruxelles mais avec qui nous garderons contact, Elias, le Hitchhiker forcené, Dan, le petit vietnamien de 8 ans qui ne voulait plus nous quitter… Et tant d’autres… Ce furent 23 jours extraordinaires au pays de l’Oncle Ho.