lundi 19 novembre 2012

Le Cambodge

         

C’est quelques heures après avoir quitté le pays, quelque part dans le sud du Laos, perdus sur une île, à la terrasse d’un hôtel avec vu sur le Mékong et dans des hamacs, que nous écrivons ces lignes.
Le Cambodge que nous avons quitté ce matin nous laisse à tous deux un goût d’inachevé. Seulement 13 jours dans ce petit pays. Trop peu. Bien que la plupart se contentent de Phnom Penh et Siem Reap (Angkor), nous aurions aimé prendre plus le temps. Trop de temps dans les transports pour trop peu de vie locale.

 
Bref. Nous arrivons à Phnom Penh après avoir quitté le Vietnam en bateau. Nous sommes le 1er octobre. C’est une grande ville sans grand intérêt, si ce n’est la prison « S-21 » où les Khmers rouges ont torturé et tué des milliers de personnes à la fin des 70’s, poignant. Autre raison de notre présence dans cette ville, nous y retrouvons un ami de France qui a refait sa vie ici. Il nous fait visiter la ville et nous invite à manger au restaurant. Au menu, steak saignant (enfin !), grenouilles entières, crabes… Un festin!
Après une journée à arpenter la ville en tuk-tuk, nous nous décidons à la quitter pour Kâmpôt, ville du sud célèbre pour son poivre et sa tranquillité.  Nous y retrouvons Emiliano, cet italien rencontré à plusieurs reprises au Vietnam ainsi que Kyle, l’anglais de Sapa. Le monde est petit encore une fois. Notre première journée complète sur place sera dédiée à la visite de la région en scooter, la deuxième au repos et à la glandouille. Nous nous rendons au Bokor, ex station  climatique française, postée au sommet d’une des formations karstiques qui dominent la mer. C’est une petite ville fantôme, abandonnée depuis longtemps, livrée aux intempéries et à la végétation. Nous arrivons un peu tard car le bâtiment principal du site est en réfection, pour accueillir un casino paraît-il… Nous quittons les lieux avec un sentiment mitigé. Retour en ville pour déjeuner. Une pause s’impose de toute façon car une chute provoquée par le sable sur la route nous remet les pieds sur terre. Grace aux réflexes de Anne, nous nous en sortons indemnes. La moto c’est vraiment dangereux. Sur ce, direction Kep, son marché aux crabes, utilisés pour mettre en valeur la spécialité locale, le poivre, ainsi qu’un restaurant recommandé pour le déguster. C’est cher mais c’est un régal. Après cette nouvelle journée bien remplie, ces 100km de scooter encore avalés, épuisés, nous nous couchons tôt.
Le surlendemain, direction Siem Reap, ville du nord- est inconnue de tous et sans intérêt jusqu’à la (re)découverte du site d’Angkor et de ses centaines de temples étalés sur au moins 400km carrés. Nous avons décidé de passer 3 jours complets sur le site. Pour nous déplacer, pas d’autre choix que de « louer » un chauffeur. Il s’appelle Shun, parle l’anglais et est vraiment sympa. L’affaire nous coûtera, entre l’entrée au site et la loc du chauffeur, 140$ pour 3 jours, ce qui est raisonnable au vu de la majesté des lieux. Angkor, c’est une ancienne cité Khmer vieille de 1100 ans. N’en subsistent que des temples, dont certains ne font plus qu’un avec la végétation qui reprend ses droits peu à peu. Elle a dû être extraordinaire, cette ville qui fût, à son apogée, la plus grande de son temps (800 000 âmes). 3 jours de rencontre avec l’Histoire, à arpenter ce lieu dont on a rêvé, à découvrir des sites qui donnent l’impression que nous sommes les premiers à en fouler le sol. 3 jours inoubliables… Nous profitons de l’une de nos soirées à flâner dans les marchés de nuit pour nous arrêter regarder un reportage sur Angkor en profitant d’un « fishmassage ». Pour nous qui sommes chatouilleux, c’est l’occasion de fous rires incontrôlés et d’un moment excellent, bien que, du coup, nous ne profitons pas beaucoup du reportage.
Le 10 novembre, nous prenons le bateau pour rallier la ville de Battambang en effectuant la traversé du plus grand lac d’Asie du Sud, mère nourricière du pays et patrie de nombre de villages flottants, le lac Tonlé Sap. Il semble inhospitalier, mais grouille de vie, ça et là, les enfants nous font des signes et nous saluent. Les fermes de crocodiles dissuadent, s’il en était besoin, de mettre ne serait-ce qu’un pied dans l’eau. Mais eux, insouciants, ils plongent de leurs maisons flottantes. L’après midi à Battambang est consacrée au repos (il en faut beaucoup, contrairement à ce que l’on croit). Nous repartons sur Phnom Penh le matin suivant et y passons l’après midi à déambuler dans les rues de la ville.
Le 12, sans le coup de cœur escompté pour ce pays, nous décidons donc de le quitter. Sur le chemin, stop à Kratie pour deux jours, ex-comptoir colonial au bord du Mékong. C’est là que l’on peut admirer quelques uns des 65 derniers dauphins d’eau douce recensés dans le monde moyennant la location d’une moto pour parcourir les 30 km de rizières et de forêts superbes le long du fleuve. Une route superbe mais dangereuse. Par deux fois, nous avons manqué de peu de nous prendre une branche de cocotier puis une énorme branche d’arbre morte qui nous ont fichus les chocottes. Définitivement, la moto au Cambodge c’est vraiment dangereux.
Nous y voilà, une frontière traversée de plus, un bakchich de 5$ pour un coup de tampon sur le passeport de plus. Le Laos, qui commence sous les meilleurs hospices, allongés dans nos hamacs, sans autre bruit que celui du fleuve, des bateaux de pêcheurs et de nos discussions… Une nouvelle aventure commence.



4 commentaires:

  1. Super contents de découvrir votre texte sur la partie cambodgienne de votre voyage ...

    Internet existe donc aussi au Laos, chouette !

    En attendant vos photos, on a décidé de s'équiper d'une webcam et Paul nous a installé Skype,

    C'est quand vous voudrez pour un rendez-vous où nous pourrions échanger de vive voix ...

    Bonne route et soyez prudents, vous nous faites frissonner avec vos randonnées à moto ...on tient à vous !

    BrunEmma

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  2. Ah le bonheur de l'électricité!! Mais aussi "des hamacs...", "des terrasses d'hôtels avec vue sur le Mékong...", "quelque part au Laos...". Je vois d'ici le ventilateur, la bière et les rockingchair... Rien de tel pour inscrire des souvenirs impérissables pour les uns et pour développer l'imagination envieuse des autres... J'en suis !
    Je viens juste de lire un article sur Batambang et son train retapé et bricolé par le "génie paysan"... Formidable ! Profitez-en !! Notre actualité à nous, c'est Copé qui vient d'être "élu" chef de l'UMP ! C'est autre chose...
    Bruno

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  3. Je croyais connaître le Cambodge. Grâce à vous je retrouve des images oubliées et surtout je découvre un pays merveilleux sortant d'une terrible guerre. Vos commentaires suggestifs m'enthousiasment et parfois m'intriguent. Attention , la moto n'a que deux roues! ....

    Bisous à tous les deux.
    Papy

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  4. Tu me fais revivre des souvenirs de mes voyages- merci! et comme je t'envie!!! lol
    J'imagines que tu as atteint le syndrome de standby (lorsqu'on part tellement longtemps qu'on a plus la notion du temps). Profites en bien, il n'y a rien de tel que le voyage pour faire grandir l'esprit, c'est une expérience extrêmement enrichissante, ça été pour moi les plus belles expériences de ma vie et je suis contente de voir que ça s'annonce de même pour toi :)

    Bon Voyage!!
    Margaux P

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