« Bondour de Tine »

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Censure oblige, ces quelques nouvelles arrivent bien tardivement.  Après Londres, Nous voici dans l’empire du Milieu, le pays de Mao et de Lao-Tseu. Difficile de résumer un si grand pays en si peu, mais essayons.

 

16 Septembre. Nous sommes enfin en Asie, c’est une grande première pour nous. Le routard en poche et seuls deux mots de chinois à notre vocabulaire: Nihao et Xie xie. La communication avec ces 1,3 milliards d’âmes s’annonce compliquée!

Première étape : Pékin. Nous n’y passons que 5 jours, ce qui est peu mais suffisant pour découvrir les hauts lieux culturels et commencer à s’imprégner de la culture chinoise. Nous réussissons à éviter la foule lors de nos visites ; Le Palais d’été, le Temple du Ciel, la Cité interdite, la place Tienanmen, les hutongs et bien sur la grande muraille. Nous comprenons rapidement qu’une bonne partie du budget chinois sera réservé aux visites. Tout est payant, parfois à la limite du raisonnable. Nous ne détaillerons pas les monuments cités car ils sont décris bien mieux qu’on pourrait le faire sur le net et parce que nous pensons que les photos sont suffisamment parlantes. Nous dirons simplement que pour un début en Chine, c’est réussi !

Nous descendons ensuite lentement vers le Sud. Les distances sont grandes, les trains plutôt lents et les routes...!!! 51h de train et 40h de bus seront donc nécessaires pour traverser le pays. 

Nous passons par Pingyao et ses murailles préservées du monde moderne. Xi’an, ses 8,5 millions d’habitants et ses 8000 guerriers enterrés vieux de plus de 2000 ans. Lijiang et ses canaux où nous nous arrêtons quelques jours pour passer la Golden Week (fête Nat’ : tout le monde est en congé, je vous laisse imaginer le bazard…). C’est notre première étape dans le Yunnan, le pays des Naxis et autres minorités ethniques plus ou moins préservées, des yaks, du thé et… du cannabis.

Lassés de la ville et des hordes de touristes, un break s’impose. Nous allons donc treker dans les « Gorges du Saut du Tigre », les plus grandes du monde, et pour cause, les sommets qui la jalonnent sont à plus de 5000m d’altitude lorsque la rivière, elle, n’est « qu’à » 2400. C’est merveilleux. Enfin la Chine des petits villages authentiques, des grands espaces et de l’air pur. Nous ne rencontrons que quelques rares autochtones qui essaient de vendre des rafraichissements ou de la Ganja (environ 1,20 euros pour 15g, avis aux amateurs). Nous marchons 7h le long d'un étroit sentier sans aucune sécurité pour prévenir de la chute vertigineuse. En fin de compte, c'est le trajet du retour qui s’avèrera plus dangereux encore! Éboulements et route entièrement effondrée. Nous sommes obligés de quitter le minivan pour passer un passage trop endommagé et en reprendre un de l’autre côté. L’Aventure quoi !

Départ pour Shangri-La, mythique ville aux portes du Tibet. Un des plus beaux souvenirs de Chine avec ses habitants qui se retrouvent chaque soir sur la place principale pour danser tous ensemble au rythme de musiques traditionnelles. Cependant, deux jours passés à 9 degrés sans eau chaude ni électricité auront eu raison de nous. Nous quittons la campagne pour obtenir des visas vietnamiens à Kunming qui, nous l’espérons, nous emmèneront vers des contrées plus chaudes !!

10 Octobre. C’est l’heure de dire au revoir à ce pays si différent et de partager avec vous diverses impressions et anecdotes.

Nous avons découvert le « paradoxe jaune »; la bienséance chinoise est bien loin de ce que l’on peut connaître ! On « s’habitue » comme on peut à ces mœurs impudiques, à cet individualisme exacerbé (ils ne font pas la queue, parlent fort, se bousculent). Etonnant dans un pays où vivent autant d’individus et où l’on s’attend à ce que tout marche… à la baguette !

Nous passons outre pour ne retenir que la gentillesse de tous ces chinois rencontrés, dans l'incapacité d'échanger une moindre phrase avec nous mais toujours prêts à prendre soin des étrangers que nous sommes. Ils portent nos bagages, nous indiquent ou s’asseoir, nous proposent de partager leur repas...

A Lijiang après s'être vu offrir le taxi, nous souhaitons remercier nos « guides » en les invitant à boire une bière. Ils comprennent que Rémi s’appelle Beer. Dépités mais amusés, nous passons finalement notre chemin.  

Nous quittons la chine avec seul une dizaine de mots à notre palmarès: de quoi compter jusqu’à 3, commander une bière bien sûr, dire au revoir… par contre Anne sait dorénavant mimer l’œuf (belle prouesse réalisée sur un trottoir de Xi’an) !

L’intérêt pour le « barbare » est grand. Les chinois quittent encore rarement leur pays (il faut dire qu’il y a tellement à voir ici). Nous sommes donc au centre de l’attention, principaux sujets souriants de nombreuses prises de vue ; nous rejoignons ainsi les albums de vacances de ces autochtones. Rémi aurait pu rejoindre plus qu’un simple album, quasi demandé en mariage au détour d’une rue de Lijiang.

Si nous sommes de superstars en Chine, nous n’avons pas eu pour autant la joie de ne gouter qu’à des mets de rois. Canard faisandé depuis plusieurs semaines servi fièrement dans un resto presque chic de Pékin et ce je ne sais quoi de gluant à Kunming que l’on nous avait présenté comme du tofu. Ces mauvaises expériences nous ont appris à ne plus regarder les menus (parfois avec photo) écrits en Chinois mais à commander ce que l’autre assis à côté de nous est en train d’avaler bruyamment. Il reste néanmoins difficile de vous dire ce que nous avons manger pendant ces dernières semaines. Pour sur du riz (dans le sud) et des nouilles (dans le nord), très épicés parfois, pour le reste on préfère rester dans l’ignorance. A noter, une pensée particulière pour le Yak Burger de ShangriLa !

Contrairement à ce que l’on peut lire parfois, les fruits et légumes ne nous ont pas rendus malades, le froid du Yunnan et la pollution de Pékin ont en revanche fait des ravages sur Rémi.

Une toute dernière chose avant de refermer cette étape du voyage. Nous étions étonnés d’apprendre en arrivant que les étrangers n'étaient pas autoriser à conduire en Chine. Mais après quelques heures de route et d'observation de la conduite kamikaze chinoise... nous comprenons. L'expérience nous a procuré de nombreuses sueurs froides, nous avons également eu la joie d'une panne de bus et d'un accident. Jamais nous n’avions vu autant de carambolages, de voitures renversées et jamais non plus nous n’avions vu de scooters rouler à contresens au milieu d’une 4 voies sans que cela ne choque… Et dire qu’il paraît que le reste de l’Asie du Sud Est est pire… On va se marrer et cette fois, on sera peut être protagonistes vu que la loc de scooters est parfaitement autorisée, bien que souvent déconseillée !!!

Que l’on aime ou non la Chine, ce pays ne peut laisser indifférent. Notre seul regret, ne pas avoir eu le temps d’aller au Tibet (fermé actuellement aux étrangers), à Shanghai, Hong Kong et Macao. Peut être une prochaine fois ?